jeudi 20 mai 2010

L'ESPRIT SAINT : un cadeau que CHACUN PEUT RECEVOIR !

voici l'émergence parmi les hommes d'un nouvel espoir pour l'Humanité : Il est parmi nous...
A celui qui écoute son coeur et ouvre la corole de son âme est donné de pouvoir goûter à la suavité de l'Amour de Dieu ....et cela est si doux et intense que je souhaite en ce jour à chacun de le laisser entrer afin de connaître ce Bonheur indescriptible et tant recherché par tous; et chaque jour de ma vie , je renouvelerai ce voeu pour vous tous que j'aime...

Que ce troisième millénaire lui ouvre ses portes afin que grandisse La lumière , et que chacun ainsi éclairé comprenne et soit baigné de l'Amour. Sido


d’après Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Les dons du Saint-Esprit :

A). Le Don de Sagesse

La seconde faveur qu’a destinée le divin Esprit à l’âme qui lui est fidèle dans l’action, est le don de Sagesse, supérieur encore à celui de l’Intelligence. Il est lié cependant à ce dernier, en ce sens que l’objet montré dans l’Intelligence est goûté, et possédé dans le don de Sagesse. Le Psalmiste, invitant l’homme à s’approcher de Dieu, lui recommande la saveur du souverain bien. « Goûtez, dit-il, et expérimentez que le Seigneur est rempli de douceur » [Psaume. XXXIII, 9.]. La sainte Église, au jour même de la Pentecôte, demande à Dieu pour nous la faveur de goûter le bien, « recta sapere », parce que l’union de l’âme avec Dieu est plutôt l’expérimentation par le goût qu’une vue qui serait incompatible avec notre état présent. La lumière donnée par le don d’Intelligence n’est pas immédiate, elle réjouit vivement l’âme, et dirige son sens vers la vérité ; mais elle tend à se compléter par le don de Sagesse qui est comme sa fin.

L’Intelligence est donc illumination, et la Sagesse est union. Or, l’union avec le souverain bien s’accomplit par la volonté, c’est-à-dire par l’amour qui réside dans la volonté. Nous remarquons cette progression dans les hiérarchies angéliques. Le Chérubin étincelle d’intelligence, mais au-dessus de lui encore est le Séraphin embrasé. L’amour est ardent chez le Chérubin, de même que l’intelligence éclaire de sa vive lumière le Séraphin ; mais l’un est différencié de l’autre par la qualité prédominante, et le plus élevé est celui qui atteint le plus intimement la divinité par l’amour, celui qui goûte le souverain bien.

Le septième don est décoré du beau nom de Sagesse, et ce nom lui vient de l’éternelle Sagesse à laquelle il tend à s’assimiler par l’ardeur de l’affection. Cette Sagesse incréée, qui daigne se laisser goûter par l’homme dans cette vallée de larmes, est le Verbe Divin, celui-là même que l’Apôtre appelle a la splendeur de la gloire du « Père et la forme de sa substance » [Hébreux. I, 3]. C’est lui qui nous a envoyé l’Esprit pour nous sanctifier et nous ramener à lui, en sorte que l’opération la plus élevée de ce divin Esprit est de procurer notre union avec celui qui, étant Dieu, s’est fait chair et « s’est rendu pour nous obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix » [Philippiens, II, 8]. Par les mystères accomplis dans son humanité, Jésus nous a fait pénétrer jusqu’à sa divinité ; par la foi éclairée de l’Intelligence surnaturelle, « nous voyons sa gloire qui est celle du Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité » [Jean. I, 14] ; et de même qu’il s’est fait participant de notre humble nature humaine, il se donne dès ce monde à goûter, lui Sagesse incréée, à cette Sagesse créée que l’Esprit-Saint forme en nous comme le plus sublime de ses dons.

Heureux donc celui en qui règne cette précieuse Sagesse qui révèle à l’âme la saveur de Dieu et de ce qui est de Dieu ! « L’homme animal, nous dit l’Apôtre, est privé de ce goût qui perçoit ce qui vient de l’Esprit de Dieu » [I Corinthiens II, 1.] pour jouir de ce don, il lui faudrait devenir spirituel, se prêter docilement au désir de l’Esprit, et il arriverait comme d’autres qui après avoir été ainsi que lui esclaves de la vie charnelle, en ont été affranchis par la docilité à l’égard de l’Esprit divin qui les a cherchés et qui les a retrouvés. L’homme moins grossier, mais livré à l’esprit du monde, est également impuissant à comprendre ce qui fait l’objet du don de Sagesse et ce que révèle le don d’Intelligence. Il juge ceux qui ont reçu ces dons, et il les blâme ; heureux s’il ne les traverse pas, s’il ne les poursuit pas ! Jésus nous le dit expressément : « Le monde ne peut recevoir ‘l’Esprit de Vérité,’ parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas » [Jean. XIV, 17]. Que ceux-là donc qui ont le bonheur de désirer le bien suprême, sachent qu’il leur faut être entièrement dégagés de l’esprit profane qui est l’ennemi personnel de l’Esprit de Dieu. Affranchis de sa chaîne, ils pourront s’élever jusqu’à la Sagesse.

Le propre de ce don est de procurer une grande vigueur à l’âme et de fortifier ses puissances. Toute la vie en est comme assainie, ainsi qu’il arrive à ceux qui font usage d’aliments qui leur conviennent. Il n’y a plus de contradiction entre Dieu et l’âme, et c’est pour cette raison que l’union est rendue facile. « Où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » dit l’Apôtre [II Corinthiens III, 17]. Tout devient aisé pour l’âme, sous l’action de l’Esprit de Sagesse. Les choses dures à la nature, loin d’étonner, semblent douces, et le cœur ne s’effraye plus autant de la souffrance. Non seulement on peut dire que Dieu n’est pas loin d’une âme que l’Esprit-Saint a mise dans cette disposition ; il est visible qu’elle lui est unie. Qu’elle veille cependant sur l’humilité ; car l’orgueil peut encore monter jusqu’à elle, et sa chute serait d’autant plus profonde que son élévation est plus grande.

Insistons auprès du Divin Esprit, et prions-le de ne pas nous refuser cette précieuse Sagesse qui nous conduira à Jésus, la Sagesse infinie. Un sage de l’ancienne loi aspirait déjà à cette faveur, quand il écrivait ces paroles dont le chrétien seul a l’intelligence parfaite : « J’ai désiré, disait-il, et l’Intelligence m’a été donnée ; j’ai prié, et l’Esprit de Sagesse est venu en moi » [Sagesse VII, 7]. Il faut donc demander ce don avec instance. Dans la nouvelle Alliance, l’Apôtre saint Jacques nous y invite par ses exhortations les plus pressantes. « Si quelqu’un de vous, dit-il, veut avoir la Sagesse, qu’il la demande à Dieu qui donne à tous avec tant de largesse et qui ne reproche pas ses dons ; qu’il demande avec foi, et qu’il n’hésite pas » [Jacques I, 5]. Nous osons prendre pour nous cette invitation de l’Apôtre, ô divin Esprit, et nous vous disons : Ô vous qui procédez de la Puissance et de la Sagesse, donnez-nous la Sagesse. Celui qui est la Sagesse vous a envoyé vers nous pour nous réunir à lui. Enlevez-nous à nous-mêmes, et unissez-nous à celui qui s’est uni à notre faible nature. Moyen sacré de l’unité, soyez le lien qui nous unira pour jamais à Jésus, et celui qui est la Puissance et le Père nous adoptera « pour ses héritiers et pour les cohéritiers de son Fils » [Romains VIII, 17].


B). Le Don d’intelligence

Ce sixième Don de l’Esprit-Saint fait entrer l’âme dans une voie supérieure à celle où elle s’est exercée jusqu’ici. Les cinq premiers Dons tendent tous à l’action. La Crainte de Dieu remet l’homme à sa place en l’humiliant, la Piété ouvre son cœur aux affections divines, la Science lui fait discerner la voie du salut de la voie de perdition, la Force l’arme pour le combat, le Conseil le dirige dans ses pensées et dans ses œuvres ; il peut donc agir maintenant, et poursuivre sa route avec l’espoir d’arriver au terme. Mais la bonté du Divin Esprit lui réserve encore d’autres faveurs. Il a résolu de le faire jouir dès ce monde d’un avant-goût de la félicité qu’il lui réserve dans l’autre vie. Ce sera le moyen d’affermir sa marche, d’animer son courage et de récompenser ses efforts. La voie de la contemplation lui sera donc désormais ouverte, et le divin Esprit l’y introduira au moyen de l’Intelligence.

A ce mot de contemplation, plusieurs personnes s’inquiéteront peut-être, persuadées à tort que l’élément qu’il signifie ne saurait se rencontrer que dans les conditions rares d’une vie passée dans la retraite et loin du commerce des hommes. C’est une grave et dangereuse erreur, et qui arrête trop souvent l’essor des âmes. La contemplation est l’état auquel est appelée, dans une certaine mesure, toute âme qui cherche Dieu. Elle ne consiste pas dans les phénomènes qu’il plaît à l’Esprit-Saint de manifester en certaines personnes privilégiées, et qu’il destine à prouver la réalité de la vie surnaturelle. Elle est simplement cette relation plus intime qui s’établit entre Dieu et l’âme qui lui est fidèle dans l’action ; à cette âme, si elle n’y met obstacle, sont réservées deux faveurs, dont la première est le don d’Intelligence qui consiste dans l’illumination de l’esprit éclairé désormais d’une lumière supérieure.

Cette lumière n’enlève pas la foi, mais elle éclaircit l’œil de l’âme en la fortifiant, et lui donne une vue plus étendue sur les choses divines. Beaucoup de nuages s’effacent, qui provenaient de la faiblesse et de la grossièreté de l’âme non initiée encore. La beauté pleine de charme des mystères que 1’on ne sentait que vaguement se révèle, d’ineffables harmonies que l’on ne soupçonnait pas apparaissent. Ce n’est pas la vue face à face réservée pour le jour éternel ; mais ce n’est déjà plus cette faible lueur qui dirigeait les pas. Un ensemble d’analogies, de convenances, qui se montrent successivement à l’œil de l’esprit, apportent une certitude pleine de douceur. L’âme se dilate à ces clartés qui enrichissent la foi, accroissent l’espérance et développent l’amour. Tout lui semble nouveau ; et quand elle regarde derrière elle, elle compare et voit clairement que la vérité, toujours la même, est maintenant saisie par elle d’une manière incomparablement plus complète.

Le récit des Évangiles l’impressionne davantage ; elle trouve une saveur inconnue pour elle jusqu’alors dans les paroles du Sauveur. Elle comprend mieux le but qu’il s’est proposé dans l’institution de ses Sacrements. La sainte Liturgie l’émeut par ses formules si augustes et ses rites si profonds. La lecture de la Vie des Saints l’attire, rien ne l’étonne dans leurs sentiments et leurs actes ; elle goûte leurs écrits plus que tous les autres, et elle ressent un accroissement de bien-être spirituel en traitant avec ces amis de Dieu. Entourée de devoirs de toute nature, le flambeau divin la guide pour satisfaire à chacun. Les vertus si diverses qu’elle doit pratiquer se concilient dans sa conduite ; l’une n’est jamais sacrifiée à l’autre, parce qu’elle voit l’harmonie qui doit régner entre elles. Elle est loin du scrupule comme du relâchement, et toujours attentive a réparer aussitôt les pertes qu’elle a pu faire.

Quelquefois même le Divin Esprit l’instruit par une parole intérieure que son âme entend, et qui éclaire sa situation d’un nouveau jour.

Désormais le monde et ses vaines erreurs sont appréciés par elle pour ce qu’ils sont, et l’âme se purifie du reste d’attache et de complaisance qu’elle pouvait encore conserver pour eux. Ce qui n’a de grandeur et de beautés que selon la nature, paraît chétif et misérable à cet œil que l’Esprit-Saint a ouvert aux grandeurs et aux beautés divines et éternelles. Un seul côté rachète à ses yeux ce monde extérieur qui fait illusion à l’homme charnel : c’est que la créature visible, qui porte la trace de la beauté de Dieu, est susceptible de servir à la gloire de son auteur. L’âme apprend à user d’elle avec action de grâces, la rendant surnaturelle, glorifiant avec le Roi-Prophète celui qui a empreint les traits de sa beauté dans cette multitude d’êtres qui servent si souvent à la perte de l’homme, tandis qu’ils sont appelés à devenir les degrés qui le conduiraient à Dieu.

Le don d’Intelligence répand aussi dans l’âme la connaissance de sa propre voie. Il lui fait comprendre combien ont été sages et miséricordieux les desseins d’en haut qui l’ont parfois brisée et transportée là où elle ne comptait pas aller. Elle voit que si elle eût été maîtresse de disposer elle-même son existence, elle eût manqué son but, et que Dieu l’a fait arriver, en lui cachant d’abord les desseins de sa paternelle Sagesse. Maintenant elle est heureuse, car elle jouit de la paix, et son cœur n’a pas assez d’actions de grâces pour remercier Dieu qui l’a conduite au terme sans la consulter. S’il arrive qu’elle soit appelée à donner des conseils, à exercer une direction par devoir ou par le motif de la charité, on peut se confier en elle ; le don d’Intelligence l’éclaire pour les autres comme pour elle-même. Elle ne s’ingère pas cependant à poursuivre de ses leçons ceux qui ne les lui demandent pas ; mais si elle est interrogée, elle répond, et ses réponses sont lumineuses comme le flambeau qui l’éclairé.

Tel est le don d’Intelligence, véritable illumination de l’âme chrétienne, et qui se fait sentir à elle en proportion de sa fidélité à user des autres dons. Celui-ci se conserve par l’humilité, la modération des désirs et le recueillement intérieur. Une conduite dissipée en arrêterait le développement et pourrait même l’étouffer. Dans une vie occupée et remplie par des devoirs, au sein même de distractions obligées auxquelles l’âme se prête sans s’y livrer, cette âme fidèle peut se conserver recueillie. Qu’elle soit donc simple, qu’elle soit petite à ses propres yeux, et ce que Dieu cache aux superbes et révèle aux petits [Luc X, 21] lui sera manifesté et demeurera en elle.

Nul doute qu’un tel don ne soit d’un secours immense pour le salut et la sanctification de l’âme. Nous devons donc l’implorer du Divin Esprit avec toute l’ardeur de nos désirs, en demeurant convaincus que nous l’atteindrons plus sûrement par l’élan de notre cœur que par l’effort de notre esprit. C’est dans l’intelligence, il est vrai, que se répand la lumière divine qui est l’objet de ce don ; mais son effusion provient surtout de la volonté échauffée du feu de la charité, selon la parole d’Isaïe : « Croyez, et vous aurez l’intelligence » [Isaïe. VI, 9,]. Adressons-nous à l’Esprit-Saint, et nous servant des paroles de David, disons-lui : « Ouvrez nos yeux, et nous contemplerons les merveilles de vos préceptes ; donnez-nous l’intelligence, et nous aurons la vie » [Psaume. CXVIII]. Instruits par l’Apôtre, nous exposerons notre demande d’une manière plus pressante encore, en nous appropriant la prière qu’il adresse au Père céleste en faveur des fidèles d’Éphèse, lorsqu’il implore pour eux « l’Esprit de Sagesse et de révélation par lequel on connaît Dieu, les yeux illuminés du cœur qui découvrent l’objet de notre espérance et les richesses du glorieux héritage que Dieu s’est préparé dans ses saints » [Ephésiens I, 17-18].



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SERMON SUR LES SEPT DONS DU SAINT-ESPRIT.www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/.../tome7013.htm :

1. La première grâce est la crainte du Seigneur.



Qui la possède, déteste toute iniquité, selon cette parole du Prophète : « J'ai eu leur péché en horreur et l'ai exécré (Psal. CXVIII, 163), » et, dans un autre endroit : « J'ai détesté toute voie d'iniquité (Ibid.). » Car il est écrit: « La crainte du Seigneur hait le mal (Prov. III, 7). » Job est appelé « un homme craignant Dieu et s'éloignant du mal (Job. I, 1). » Sans cette grâce, la première des grâces et le principe de toute la religion, aucun bien ne peut se produire ou se développer. De même en effet, nue la sécurité ou la paresse sont la cause et la source de tous les manquements, de même la crainte du Seigneur est la racine et la gardienne de tous les biens. Aussi l'Écriture dit-elle : « Si vous ne vous maintenez constamment dans la crainte du Seigneur, votre maison sera promptement renversée (Eccli. XXVII, 4). » Tout l'édifice des vertus, s'il vient à perdre le soutien de ce don, tombe de suite en ruine. Aussi Salomon s'écrie-t-il: « Vivez chaque jour dans la crainte du Seigneur, parce que vous aurez l'espérance au dernier jour et votre attente ne sera pas enlevée (Prov. XXIII, 8). » De là vient aussi que l'Apôtre s'écrie : « Opérez votre salut avec crainte et tremblement (Phil. II, 13). » Et pourquoi multiplier les citations ? Religion et crainte sont choses corrélatives, et l'une ne peut demeurer sans l'autre. Ainsi « Corneille était un homme religieux et craignant Dieu (Act. X, 2),» et Siméon « était juste et timoré (Luc. II, 25). » Aussi Salomon donne cette leçon : « Craignez le Seigneur et gardez ses commandements (Eccle. XII, 18). » Nous devons avoir en nous ce sentiment de la même manière dont le bienheureux Job assure qu'il l'éprouve. « Il craignit toujours Dieu comme des flots qui se précipitent sur lui (Job. XXXI, 23). » Sous l'empire de cette crainte de Dieu, nous abandonnons tout, nous renonçons an monde, et ainsi que le Seigneur l'a dit, nous nous séparons même de nous. « Si quelqu'un vent venir après moi, qu'il se renonce lui-même (Luc. IX, 23). » Cette crainte divine, rend, soumis à la pauvreté, celui qu'elle pénètre parfaitement et elle l'éloigne du mal. Elle est au premier rang parmi les grâces comme la pauvreté dans la série des béatitudes: C'est de cette pauvres que le Seigneur a dit, en la plaçant comme le fondement des autres vertus : « Heureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des cieux leur appartient (Matth. V, 3). »



2. Le deuxième don est l'esprit de piété, semblable à la seconde béatitude de l'Evangile dont le Seigneur a dit : «Heureux ceux qui sont, doux, car ils posséderont la terre (Ibid.). » Dieu a dit, dans Isaïe, de ceux qui sont animés de cet esprit : « L'esprit du Seigneur est sur moi, il m'a envoyé prêcher à ceux qui sont doux (Isa. LXI, 1). » Moïse était aussi le plus doux des hommes qui vivaient sur la terre (Num. XII, 3). C'est de ces hommes que Job dit . « Le Seigneur élève très-haut les humbles : et il relève ceux qui sont affligés en leur accordant la sûreté. (Job. V, 12). » Aussi est-il dit de même du Seigneur : « il sauvera ceux qui sont humbles d'esprit (Psal. XXXIII, 19). » Au contraire, au sujet des orgueilleux, il est dit : « Dieu résiste aux superbes (Isa. IV, 6). ». « Le coeur s'exalte avant la ruine (Prov. XV, 18). » L'orgueil précipite de haut en bas, l'humilité élève de bas en haut. Enflé de superbe dans les cieux, l'ange tomba dans les enfers : en s'humiliant sur la terre, l'homme moite vers les cieux. Plus on est élevé, plus on doit être humble. Aussi est-il écrit : « plus vous êtes grand, plus il faut vous humilier (Eccli. III, 20), et vous trouverez grâce devant Dieu. » De là vient que le Seigneur lui-même dit à ses disciples : « Celui qui voudra être le premier parmi vous, sera votre serviteur (Matth. XX, 27). » Et encore : « Lorsque vous aurez accompli tout ce qui vous a été commandé, dites : nous sommes des serviteurs inutiles (Luc. XVII, 10). Le Seigneur dit encore : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur (Matth. XI, 29). » Sans l'humilité; toutes les autres vertus ne peuvent servir de rien. Aussi le bienheureux pape Grégoire, dit-il l'homme qui rassemble des vertus sans l'humilité, est comme celui qui porte de la poussière en plein vent. Car de même qu'un vent violent disperse la poussière et l'emporte, ainsi tout bien sans l'humilité est emporté par le vent de la vaine gloire. Un pécheur humble, est de beaucoup préférable au juste arrogant. C'est ce que le Seigneur nous montre évidemment dans le passage où il cite. l'exemple du Publicain et. du Pharisien (Luc. XVIII, 10) ; c'est le jugement qu'a porté un certain sage qui a dit : mieux vaut une humble confession dans le mal qu'on a fait , qu'une exaltation superbe dans le bien qu'on a opéré.



3. Le troisième don est l'esprit de science, dont Salomon a dit : «Augmenter la science, c'est augmenter la douleur (Eccli. I, 18). » La véritable science, en effet, consiste à savoir que nous sommes mortels, faibles et fragiles, et que, dans cet exil, dans cette prison, dans ce pèlerinage, dans cette vallée de larmes, nous devons souffrir et pleurer. Aussi, dans la troisième béatitude qui correspond à ce don, il est dit « Heureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés (Matth. V, 5). » Et encore : « Malheur à vous qui riez maintenant: car vous pleurerez (Luc. VI, 25). » Voilà pourquoi Salomon s'est écrié : « Le rire se mêlera à la douleur, et le deuil occupe la fin de la joie (Prov. XIV,13). »



4. Le quatrième don est l'esprit de force, semblable à la quatrième béatitude évangélique : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés (Matth. V, 6).» En effet, l'homme qui a faim et soif de la justice, est fort, invincible contre toutes les adversités dont aucune ne le peut effrayer. Aussi Salomon a-t-il dit « Le juste est plein de sécurité comme un lion, il sera sans aucune crainte (Prov. XXXVIII, 1), » et encore: « le juste, quoi qu'il lui arrive, ne sera pas contristé (Prov. XII, 21). » C'est de cet esprit qu'étaient animés tous ceux dont parle l'Apôtre en disant : les saints ont éprouvé des railleries et reçu des coups; ils ont souffert, en outre, les chaînes et les emprisonnements, ils ont été lapidés, coupés, tentés, ils sont morts par le glaive. « Ils ont erré, couverts de peaux de brebis, de peaux de chèvres, indigents, dans l'angoisse , affligés, âmes célestes dont le monde n'était pas digne, courant dans les solitudes, se réfugiant sur les montagnes, dans les grottes et les cavernes de la terre (Hebr. XI, 36). » L'Apôtre en était aussi animé lorsqu'il disait : « Qui nous séparera de la charité de Jésus-Christ? Sera-ce la tribulation, etc. (Rom. VIII, 35) ? » Cet esprit supporte toutes les attaques de la malice d'autrui, et fortifie contre les pièges des ennemis. Aussi l'Époux, en faisant l'éloge de son épouse, dit-il: « Vous êtes belle, mon amie, suave et belle comme Jérusalem, redoutable comme une armée rangée en bataille (Cant. VI, 3). »



5. Le cinquième don est l'esprit de conseil, qui fait avoir pitié et compassion des autres, il correspond à la cinquième béatitude : « Heureux les miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde (Matth. V, 7) » De là vient que Salomon a dit : « l'homme porté à la miséricorde sera béni (Prov. XXII, 9). » Nous pratiquons cette vertu en trois manières principales, ou bien quand nous accomplissons les six oeuvres que nous lisons dans l'Évangile, ou bien quand nous nous appliquons à corriger et à ramener dans le bien ceux qui s'en sont écartés, ou bien quand nous pardonnons facilement les injures qui nous ont été faites. C'est le second mode de clémence: je veux dire l'esprit de conseil, qui a porté Dieu à s'anéantir lui-même, à prendre la forme de serviteur, afin de pouvoir ainsi corriger la brebis égarée et la ramener à son propre bercail. C'est pour cela que l'Apôtre a dit: « Il s'est livré pour nos péchés, afin de nous arracher au siècle présent qui est si mauvais (Gal. I, 4). » Nous devons nous adonner à cette manière de conseiller, de la façon que l'Apôtre nous marque en ces termes : « Insistez avec opportunité, avec importunité (II Tim. IV, 2).» Il y a aussi une autre manière de conseiller, je veux parler de la vertu de discernement, par laquelle nous distinguons les vertus réelles de celles qui sont fausses et palliées, et par laquelle aussi nous reconnaissons Satan, l'auteur de l'hypocrisie. Car Satan, ainsi que l'exprime l'Apôtre, «c se transforme en ange de lumière (II Cor. XI, 14) : » et, selon la parole du bienheureux Cyprien, il suborne des ministres d'injustice, donnant la nuit pour le jour, la mort au lieu du salut. Ce don de conseil est la vertu maîtresse et souveraine de toutes les autres, elle les modère conséquemment toutes, les régit d'en haut et les retient avec liberté , pouvoir et discrétion, afin qu'elles ne. s'écartent de la règle, ni en deçà ni au-delà. Aussi Boèce a-t-il dit : les vertus tiennent le milieu. Si on dépasse la borne, ou si on reste en deçà, on s'éloigne de la vertu.



6. Le sixième don, c'est l'esprit d'intelligence, se rapportant à cette sixième béatitude: «Bienheureux ceux qui ont le coeur pur, parce qu'ils verront Dieu (Matth. V, 8). » Si le regard de l'esprit n'est point purifié avec soin, l'âme ne peut comprendre nettement, les choses divines et mystiques. Il est écrit, en effet : «L'Esprit-Saint de la discipline fuira la fiction et se dérobera aux pensées qui sont sans intelligence (Sap. I, 5). » C'est pourquoi Salomon a dit : « Les pensées mauvaises sont une abomination pour le Seigneur. Car les idées perverses séparent de Dieu (Sap. I, 3). » L'homme qui veut avoir une intelligence pure et lucide, doit donc s'appliquer à écarter les fantômes et les brouillards des mauvaises pensées, et à conserver son coeur en toute diligence et précaution. Aussi le même Salomon a-t-il écrit: «Gardez votre coeur avec toute l'attention possible, parce que c'est de lui que procède la vie (Prov. IV, 13). »



7. Le septième don est l'esprit de sagesse, c'est une saveur intérieure et un goût très-suave. Aussi le Psalmiste en parle-t-il ainsi : « Goûtez et voyez que le Seigneur est doux (Psalm. XXXIII, 9). » Et ailleurs « Livrez-vous au loisir et voyez (Psal. XIV, 11). » Et encore : « Approchez-vous de lui, et soyez illuminés (Psalm. XXXVI, 6). » Parce goût extérieur de la sagesse divine, nous savourons à l'avance, quelque chose des réalités divines, c'est-à-dire, nous contemplons combien il est agréable de se trouver au milieu des choeurs des anges, où rien ne pourra se trouver de déplaisant, où rien ne pourra manquer de ce qui peut plaire. Cette septième grâce se rapporte à cette béatitude véritable, dont le Seigneur a dit : « Bienheureux ceux qui sont pacifiques, parce qu'ils seront appelés enfants de Dieu (Matth. V, 9).» Effectivement, ceux qui ont l'esprit calme et serein, goûtent plus doucement et voient plus clairement. Car, plus un homme est sage, plus il se montre sage. D'où cette parole de Salomon : « La doctrine de l'homme se reconnaît à la patience. » Ailleurs, il est dit de ceux qui sont dans ce cas : « une grande paix est réservée à ceux qui aiment votre loi, et il n'y a pas de scandale pour eux (Psal. CXVIII, 165), »


les sept grâces sont les sept femmes qui prirent un seul homme ; les sept esprits qui se reposent sur une fleur; les sept flammes qui brillent sur les chandeliers ; les sept yeux placés sur la pierre, les sept esprits qui se tiennent devant le trône de Dieu.









Prière pour obtenir les sept Dons du Saint-Esprit (St Alphonse de Liguori)

Esprit Saint, divin Consolateur, je Vous adore comme mon Dieu véritable, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils . Je Vous bénis et je m’unis aux bénédiction que Vous recevez des Anges et des Saints . Je Vous donne mon cœur, et je Vous offre de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que Vous avez répandus et que Vous ne cessez de répandre dans le monde. Auteur de tous les dons surnaturels, Qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la Bienheureuse Marie, Mère de Dieu :

Je Vous prie de me visiter par Votre grâce et par Votre amour, et de m’accorder le Don de Votre Crainte, afin qu’il me serve de frein pour ne jamais retomber dans mes fautes passées, dont je Vous demande mille fois pardon ;

Le Don de Piété, afin que je puisse à l’avenir Vous servir avec plus de ferveur, suivre avec plus de promptitude Vos saintes inspirations, observer plus exactement Vos divins préceptes ;

Le Don de Science, afin que je puisse bien connaître les choses de Dieu, et, éclairé par Vos saintes instructions, marcher, sans jamais dévier dans la voie du salut éternel ;

Le Don de Force, afin que je puisse surmonter courageusement toutes les attaques du démon et tous les dangers du monde qui s’opposent au salut de mon âme ;

Le Don de Conseil, afin que je puisse bien choisir tout ce qui est le plus convenable à mon avancement spirituel, et découvrir tous les pièges et les ruses de l’esprit tentateur ;

Le Don d’Intelligence, afin que je puisse bien entendre les divins mystères, et, par la contemplation des choses célestes, détacher mes pensées et mes affections de toutes les vanités de ce misérable monde ;

Le Don de Sagesse, afin que je puisse bien diriger toutes mes actions, en les rapportant à Dieu comme à ma fin dernière, afin qu’après L’avoir aimé et servi, comme je le dois, en cette vie, j’aie le bonheur d’aller le posséder éternellement en l’autre.



Pater, Ave, Gloria.




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